jeudi 31 janvier 2008

Ecrire des histoires implique...

...de devoir parfois en écrire les fins. Quand les mots ne viennent plus, que tout est dit ou qu’au contraire le non-dit n’est plus à faire, c’est que le temps de la fin est proche.

A la fin de la faim, la plume se change en scalpel et la magie se fait chirurgie. Il faut définir "terminer", "arrêter", "quitter". Quelle que soit mon histoire, quels que soient mes passés, je redeviens maladroit et mes mots blessent. No-blesse ou pas il faut tourner la page, fermer le livre. Le coeur au bord des yeux, qu’il est douloureux de ranger de si belles pages sur l’étagère...

J’ai beau prendre des réserves de papier, prévoir une reliure des plus belles et des fées, de celles que vous ne reposez que quelques siècles plus tard, la fin survient après quelques chapitres seulement. Dieu me tripote, je suis pourtant tellement difficile dans le choix de mon idée ! Trop exigeant sur sa matérialisation dans la durée ? Pas sensible aux bonnes vibrations ? Trop égo-réaliste ?

Autant de questions qui pousseront le p’tit vélo qui trotte dans ma tête pendant un bon moment avant ma prochaine résurrection. Allez, que Dieu vous garde, moi j’ai pas le temps...

4 commentaires:

  1. L’amour peut-il être un monologue ? A-t-on déjà vu une histoire d’amour écrite à la première personne du singulier ?
    A-t-on déjà vu un écrivain digne de ce nom arrêter une histoire à la première panne d’inspiration ? Céder sans combattre face à l’angoisse de la page blanche ? Ne jamais raturer, ne jamais se relire, poser un temps son texte pour le reprendre de plus belle ? Celui qui cherche à écrire le roman du siècle pourra-t-il produire autre chose que des manuscrits avortés ?
    Et puis, à trop se regarder en train d’écrire son histoire, on en oublie de la vivre, tout simplement. Il faut savoir lâcher le stylo et se jeter à l’eau.
    Pourquoi prendre la peine d’ouvrir un livre si on se précipite d’emblée vers les dernières pages pour en connaître la fin ? Comment goûter les phrases d’un roman si l’on en fait l’exégèse à chaque ligne ?
    Que deviennent les pages froissées, celles qu’on n’a pas pris la peine de lire et qui peut être décelaient des trésors d’émotion et d’imagination ?
    Une histoire d’amour, ce n’est pas qu’un tissu de mots, jolis certes, mais seulement des mots ; c’est une réalité en chair et en os.

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  2. Chère Fée Carabosse,
    Merci pour ton message si riche. Voici quelques réponses, je l’espère...

    Je ne me prétends pas écrivain, digne ou pas. Je ne nie pas non plus une (trop) belle part d’égocentrisme. Je ne nie pas un manque sérieux de confiance et de certitudes. Enfin je ne nie pas mon incapacité à mettre en mots ce que j’ai ou n’ai pas dans la tête et dans le cœur.

    Confusément, je ressens des manques, des aspirations qui ne trouvent pas d’écho fusse auprès d’une sirène si adorablement mélodieuse. Aussi j’erre d’erreurs en maladresses, laissant derrière moi déception et douleur. Je préfère ce destin à celui des oiseaux qui, bien que nourris tous les jours et bien au chaud, n’en sont pas moins en cage.

    Se battre ? Contre quoi ? Contre qui ? Pour un cerveau lent comme le mien qui vit en partie sur le vent de son imaginaire, tisser un couple sur la seule volonté de le maintenir me parait bien éphémère. Même un rêveur a besoin d’un tangible plus solide que la douceur d’un quotidien parfait.

    Après avoir délicatement exploré, m’être en partie fondu, après avoir semé et arrosé, il m’a fallu me rendre à l’évidence que l’arbre ne devenait pas. Il ne s’agit pas d’être mauvais augure, ni d’avoir peur de réussir ou d’échouer. Ni de croire en une vie de prince et de princesse. Il s’agit de ma vision, fut-elle floue.

    Pourquoi se lancer alors, en doutant d’y croire ? Parce que la magie d’un "nous" c’est qu’elle est imprévisible. Impossible de prédire comment le cristal va grandir. Impossible de lire le résumé au dos de la couverture pour savoir si ça va nous plaire.

    J’ai peut-être tort d’être aussi tordu, aussi gargarisé de mots, aussi exigeant, aussi incertain, aussi tranché. Peut-être. Mais je suis ainsi.

    Take care,
    Damien

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  3. Pour moi l'amour c'est quand on ne bute pas sur les mots, quand on n'écorche ni les noms ni les coeurs. Pas de brouillons ni de rancoeur...
    A trop se poser de questions, on perd le fil conducteur, c'est valable pour les récits comme pour le coeur...

    Mais à chacun son histoire, j'ai écrit la mienne suite à de bons romans et de mauvais essais. Je ne dis pas qu'on aura le Goncourt mais j'espère qu'on parlera toujours de nous dans 50 ans.
    Gros bisous
    Une autre fée de ton entourage

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  4. être, se donner, naviguer sur les flots de l'imaginaire... offrir une part de soi... nous le faisons un tant soit peu dans chacun de nos écrits... sommes-nous satisfait pour autant de ce que nous écrivons ? non. Et nous ne le serons jamais, c'est ce qui fait que... les mots toujours eux, nous emmènent. Pourquoi alors se prendre la tête, se compliquer la vie... pourquoi alors ne pas juste se laisser aller à cet appel de l'écriture et noircir les cahiers de nos envies. L'imaginaire est un vaste monde.
    Je pars à sa découverte en aventurière du verbe, en amante des mots. A bientôt. Bises. Pegg.

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