mardi 24 mars 2009

Ornières, d'après Arthur Rimbaud

Texte issu de l’atelier d’écriture de La Houlette (là aussi),
le 23 mars 2009.

Consigne pour l'écriture :
S'inspirer du poème Ornières de Rimbaud et décrire un lieu, un cortège.


A droite, les soleils se lèvent et brûlent le désert rouge. A Gauche, le bord vitrifié du cratère s’illumine et surligne le bandeau sombre et lisse de la route.

Tintamarre de cauchemar, défilé mécanique ! Luisants ou mats, à roue, pattes ou chenilles, les machines avancent en cliquetant un air guilleret. Le long cortège de formes humanoïdes, arachnoïdes ou patatoïdes accompagne bruyamment une boîte de bois. Petite et plate, elle renferme quelques paquets de carbone, hydrogène, oxygène et divers sels minéraux. Les pauvres restes du dernier représentant de ceux qui se croyaient l’espèce dominante ici-bas.

dimanche 22 mars 2009

L'immeuble fou (tous les étages)

Texte issu de l’atelier d’écriture de La Houlette (là aussi),
le 9 mars 2009.

Consigne pour l'écriture :
Un immeuble fou, idéal. Chaque étage est occupé (ou pas) et une plaque décrit les occupants à la sortie de l’ascenseur














9(terrasse)
Sunny Days INC
8Association Pyrokinésique Féministe
Entreprise Générale des Fabricants Masculins d’Allumettes
Infirmerie
7EOLE – Association pour la Plantation des Arbres à Vent
Comité National des Brasseurs d’Air Chaud
6Syndicat Régional des Commentateurs de Météo
5Association pour la Sauvegarde des Baleines de Parapluie
Comité Natif Américain des Faiseurs de Pluie
4Institution Nationale de l’Eau Potable Traitée Electriquement
Association des Buveurs d’Eau Anonymes
Comité Mondial des Alcooliques Synonymes
3POSEIDON SA
Les Remplisseurs d’Océans Réunis
Long River INC
Comité National des Castors Constructeurs
2MacADAM Pro Builders
Association des Traceurs de Routes
Contre Association des Rêveurs de Chemins d’Ecoliers
1Rockies Global Corp
Mountain High Ltd
Sandy Beaches Inc
Shoe Pebble Ltd
Ricochet Productions
RDCAccueil
Bureau des Vous Êtes Ici

dimanche 15 mars 2009

Un nouvel atelier d'écriture à Metz : La Houlette

Un nouvel atelier d'écriture est en train de naître à Metz, sous la houlette de Sébastien. Comme il l’écrit si bien lui même :

« La houlette c'est l'endroit de l'écriture imaginaire
où l'on aborde les pays du poème et de la prose
et de tout ce qui se trouve - à l'envie - entre les deux »

Sans prétention, sans préjugé, sans élitisme, cet atelier rassemble avant tout des envies d’écriture, qu’elles soient de prose ou de rimes. On y rit (souvent), on y est étonné (toujours), on y frissonne (parfois). Chacun y est pertinent, chacun apporte son grain de sel.

Que ce soit en jouant dans les contraintes (de forme, par exemple), en suivant le fil d’un thème ou en rêvant complètement, l’écriture y est libre, juste stimulée par notre maître de cérémonie. Il ne se pose pas en tyran, rassurez-vous. D’ailleurs il réfuterait sans doute le terme de maître ;)

Envie d’un exemple ? Suivez le tag « La Houlette » sur mon blog.

Envie d’en savoir plus ? Un groupe FaceBook est dédié à l’atelier, des infos y seront rapidement publiées. En attendant, voici quelques détails :

Où : MJC de Metz Borny – 10 rue du Bon Pasteur (2è étage) - voir sur une carte
Quand : les lundis à 19h30 (hors vacances scolaires)

Venez goûter, le premier jet est offert. Ensuite la MJC aura besoin de votre participation pour faire vivre ses animations.

A bientôt le plaisir de vous y croiser !

mercredi 11 mars 2009

L'immeuble fou

Texte issu de l’atelier d’écriture de La Houlette (là aussi),
le 9 mars 2009.

Consigne pour l'écriture :
Un immeuble fou, idéal. Chaque étage est occupé (ou pas) et une plaque décrit les occupants à la sortie de l’ascenseur. Parmi les étages :
"6e : Zone d’errance temporaire
Club privé : Là où les dupes errent"


Ecrire le script d’une vidéo qui présente les occupants.


(Voix suave d’ascenseur)

Sixième étage, zone d’errance temporaire. Venez perdre vos 6 sens au sixième étage. A l’entrée une hôtesse vous libèrera de vos GPS, boussoles, cartes routières et cartes de crédits superflus. Découvrez ensuite notre labyrinthe (garanti sans Minotaure) pour y perdre vos pas.

Enchainez avec le dernier Schopenhauer pour y perdre votre latin. Nous vous proposons ensuite une séance de TV privatisée afin de perdre votre sens critique. Enfin, perdez foi en l’humanité devant notre mur des statistiques sur l’économie ultra libérale.

Si vous faites partie de notre club ultra VIP, nous aurons le plaisir de vous accueillir dans le salon "là où les dupes errent". Nos conseillers vous y apporteront le sens de la vie, le prochain tirage du loto et votre femme même si elle est partie il y a moins de 24H chrono.

A la fin de votre visite, n’oubliez pas de reprendre vos illusions si vous les avez perdues, un autre errant pourrait être blessé. Attention, l’usage de petits cailloux et de miettes de pain est strictement interdit pendant votre errance.

lundi 2 mars 2009

Un personnage particulier

Texte issu de l’atelier d’écriture de La Houlette (là aussi),
le 2 mars 2009.

Consigne pour l'écriture :
un personnage particulier a une vie assoupie. Soudain, il est pris de houletage. Il va réaliser quelque chose avec un outil, sur une surface verticale.
Le personnage : Un homme avec une verrue, un poireau sur le nez. Il est soporifique, incroyablement chiant.


Jean-Louis était laid. Pas seulement à cause du potager qu’il avait sur le nez (oui, à ce niveau là on ne parle plus de verrues mais de vrais poireaux), mais aussi parce qu’il était pénible. Fatigué autant que fatiguant. Dans une autre histoire, il aurait pu être un super héros chiantissime.

Un jour, même son chien s’enfuit de chez lui. C’en fut trop. Pris d’une rage inextinguible, d’un houletage irréfragable et d’un vocabulaire imbouffable, il prit son pied de biche à deux mains (oui, il n’avait pas de courage) et s’en fut briser tous les miroirs. Puisque même ces objets le montraient laid, il allait leur casser la figure, tout simplement. Et celle de quelques passants, si d’aventure ils se mettaient sur son chemin.

Quand il eut fait le tour de la ville, il arriva près du plan d’eau. Devant son reflet encore plus laid à cause de l’effort, sa rage re-explosa. Il frappa l’eau de toutes ses forces. Et encore. Et encore. A chaque fois, son reflet se reformait. Au centième coup, il tomba dans l’eau. Alourdi par son poireau (et son pied de biche), il se noya en un instant. L’eau se referma sur lui, et il ne manqua à personne.