lundi 20 avril 2009

Peccadilles importunes (d’après Erik Satie)

Texte issu de l’atelier d’écriture de La Houlette (là aussi),
le 20 avril 2009.

Consigne pour l'écriture :
D’après les titres de 3 morceaux d’Erik Satie, raconter les grandes lignes d’un film ou d’un roman à la façon d’un synopsis.

Satire sociale et éducative en trois actes et métamorphose

ACTE I : Être jaloux de son camarade qui a une grosse tête

Où l’on voit que les enfants sont bien cruels entre eux et qu’ils se moquent de leurs camarades non méthanocéphales. D’où une jalousie maladive chez les microcéphales, une propension à la mégalomanie et de bonnes notes en classe d’éducation politique.

ACTE II : Lui manger sa tartine

Où l’on voit que même dans une civilisation avancée comme la nôtre, c’est toujours la lutte pour la survie et la tartine de 4H. Cet acte introduit également des notions de statistiques schöderiennes sur les tartines fixées au dos des poissons-chats.

ACTE III : Profiter de ce qu’il a des cors aux pieds pour lui voler son cerveau

Où l’on voit que l’on n'a jamais assez de deux cerveaux et que le manque d’hygiène pédieuse peut avoir de graves conséquences, surtout lorsqu’on a six pieds.

ACTE FINAL : Métamorphose

Où l’on voit qu’une vilaine larve peut devenir un magnifique insectoïde adulte pourvu qu’il ait reçu éducation, tartines beurrées et ambition démesurée.



Note : l'un de mes premiers essais dans le surréalisme, légèrement raté :( Promis je ferai mieux la prochaine fois !

jeudi 16 avril 2009

Le testament du sorcier

Texte issu de l’atelier d’écriture de La Houlette (là aussi),
le 30 mars 2009.

Consigne pour l'écriture :
Le sorcier sans âge va mourir. Il rédige son testament, tout ce qu’il écrit va se réaliser.

A celui qui lira ces mots, je lègue la charge d’oiseau de malheur. Que ta voix soit forte et qu’à jamais tu ne puisses plus annoncer que des nouvelles de terreur.

Sur les enfants d’Edison je jette le froid et l’obscurité qu’ils ont voulu battre avec leur électricité.

Sur les fils et les filles de Ford je lance l’incertitude et la cécité, que plus jamais d’industrie vous n’ayez l’idée.

Je condamne la descendance de Darwin à la superstition et à l’ignorance de ce qui a été, que s’efface à jamais leur théorie de l’évolutivité.

Sur JK Rowling je jette pustules, laideurs et horreurs pour avoir trop vendu ce simulacre, ce trop séduisant sorcier sucré.

Et vous, parents, je vous condamne à ne plus supporter votre télé, vous qui ne contez plus mon histoire et qui m’avez oublié...

Note de l'auteur : faut-il que je précise à quel point les mots qui précèdent sont à prendre au 2è degré au dessus de la température d'ébullition de vos humeurs ?

mardi 14 avril 2009

Un conte inachevé : Marie et sa giraffe

Texte issu d'un atelier d’écriture sauvage, le 11 avril 2009.

Consigne pour l'écriture :
3 étapes de construction progressive, no limit.


Etape 1 : 1 phrase (qui quoi où et quand)

Marie peigne sa girafe au fond du jardin, tous les soirs.


Etape 2 : étayer

Marie adore les animaux depuis qu’elle est toute petite. Ses parents sourient quand elle dit, droite dans sa petite robe de gamine, qu’elle sera vétérinaire quand elle sera grande. Son père voudrait qu’elle ait un vrai métier comme banquière ou Présidente de la République. Sa mère la comprend. Et puis elle s’occupe déjà si bien de la tourterelle et de la giraffe. Oui c’est une giraffe à 2 F. La tourterelle a bien 2 L, elle.

Marie peigne sa giraffe tous les jours après le dîner. Comme la seconde est trop grande pour entrer dans la chambre de la première, elle a eu droit à une grande cabane dans le jardin. Une belle cabane en bois construite par son père.


Etape 3 : introduire un « soudain »

Mais même en bois exotique, une cabane au fond du jardin reste une cage au fond du couloir. La giraffe de Marie se languissait, surtout la nuit. Elle rêvait de grands espaces, surtout depuis que sa maîtresse lui avait montré ce documentaire sur Mars. Elle se voyait bien astronaute.

Elle entrepris donc, un soir, de convaincre Marie de partir vers de nouveaux horizons, vers une nouvelle frontière loin au dessus d’elles.

Marie fut ravie, et tout en préparant son sac de voyage stellaire, elle se disait que finalement il y aurait bien des animaux à soigner là haut. Même s’ils étaient verts avec des tentacules.

Toutes deux partirent donc vers la Guyane. Vous raconter leur voyage serait bien long, même si vous auriez adoré le passage où elles traversent l’océan allongées sur un lit de plancton.

Les voilà donc à Kourou devant la grille de la seule agence de voyage spatial ouverte le weekend. « Impossible de passer » leur dit-on, « on n’a jamais vu une girafe dans une fusée, même bien peignée ». Elles eurent beau tempêter, rien n’y fit.

Dépitées, elles repartirent vers la forêt pour passer la nuit à la belle étoile. Alors qu’elle rêvait tout en contemplant la lune, la giraffe de Marie eut une illumination : puisque les Hommes ne voulaient pas d’une giraffe bien peignée ni de la petite fille qui l’accompagnait, elles allaient se passer d’eux.

La giraffe réveilla Marie et la fit grimper sur son dos. Etendant son cou jusqu’à la Lune, elle l’attira plus près jusqu’à ce que, d’un bond, toutes deux se retrouvent sur la surface grise de la Lune.
Je vous raconterai la suite une prochaine fois, il faut d’abord que je finisse de réinventer le petit garçon et l’aviateur que Marie et sa giraffe vont croiser...

mardi 7 avril 2009

L'ordinateur exhumé

Texte issu de l’atelier d’écriture de La Houlette (là aussi),
le 30 mars 2009.

Consigne pour l'écriture :
Exhumé, l’ordinateur donne le témoignage d’un passé lointain.


30 mars 2172, 8h47
(Hum hum) Notes de recherches. Fichier vocal numéro T9. Ah, note pour plus tard, commander la recharge de plasma pour les fenêtres-paysage.

(Hem) Je viens de recevoir une nouvelle livraison d’antiquités. Ca a été déterré dans ce qui devait être un centre urbain avant le Plan d’Aménagement Diffus du Territoire.
Des paquets de cellulose en planche, mais qu’est-ce qu’ils pouvaient bien en faire ? Aucun intérêt.

Tiens, cette fois le détecteur détecte, ça change. Je vais voir ce que c’est.

10h12
C’est fou, c’est une machine ! Au début je ne l’avais pas reconnue sous la coque en métal, même pas d’alliage de carbone ! J’ai réussi à l’alimenter, on va voir si j’en tire quelque chose.

14h20
Pas simple, mais j’ai réussi à trouver et décoder les signaux vidéo. C’est d’un primitif, c’est fou. J’espère que je vais en tirer quelque chose.

31 mars, 5h45
J’ai passé la nuit dessus, impossible de dormir après une trouvaille pareille. Un ordinateur en état de marche !

J’ai mis du temps à m’y retrouver, mais je me suis rappelé les films historiques de la maternelle et leurs histoires d’icônes, de souris et de fichiers. Fou je vous dis. J’ai commencé à lire tout ce que j’ai pu trouver, c’est un foutoir sans nom. Classement unidimensionnel, pas d’input synesthésique, que de l’image.

33 mars, 16h17
C’est marrant, le propriétaire devait être ordinateurologue et écrire des notices, il n’y a que ça dans cette machine. Tiens, un dossier qui s’appelle Documents.

12 mai, 14h06
Bon, j’ai trouvé du croustillant. Des messages électroniques du genre interdit. Le type parlait de rencontrer une fille, même de la toucher. Incroyable. Je continue à chercher.

22 mai, 9h08
Saint Steve, j’ai trouvé des photos. Ce type avait des enfants. Et le plus fou : c’étaient des naturels. Personne ne voudra me croire, il faut que je leur montre la vidéo. J’espère que le Réseau la laissera passer.

9h10
Bizarre, plus de connexion au Réseau. Plus rien ne marche, même le système pneumatique de livraison et l’éclairage pseudo-solaire déconnent. Tiens, c’est quoi cette odeur bizarre ? J’ai sommeil d’un coup. Tellement sommeil...

(fin de l’enregistrement)

mercredi 1 avril 2009

Mais la nuit, c’est une autre histoire

Texte issu de l’atelier d’écriture de La Houlette (là aussi),
le 30 mars 2009.

Consigne pour l'écriture :
Un lieu, il se passe quelque chose. Mais la nuit, c’est une autre histoire

Martin habite l’un de ces pavillons de banlieue où toutes mes maisons se ressemblent : une barrière blanche, une grosse voiture et un gros chien.

Martin rentre chez lui ce 17 mai, un jour comme les autres. Il rentre d’un boulot qui aujourd’hui a dépassé toutes les normes de la banalité. Vous ne le verriez pas sauter à l’élastique, voler des bouteilles au fond de la mer ou changer de tête comme ça, à la fin de la saison.

Mais cette nuit-là, c’est une autre histoire...

Cette nuit-là il se transporte ailleurs, bien loin de tout ça. Il le cache à sa femme bien sûr. Elle ne comprendrait pas.

Alors il s’invente des voyages entre les montagnes. Il s’invente des traversées aux mille dangers, des cargaisons explosives, des passagers espions ou aventuriers. Avec du balsa et de la mousse, il invente des gares aux noms impossibles le long des voies en aluminium. Avec ses locomotives et ses wagons, il s’aventure sur la plaine de son grenier. Il s’invente des rêves aussi grands que ses maquettes sont petites.

La nuit il ment il prend des trains à travers la plaine...