dimanche 1 juillet 2007

La culture a-t-elle besoin de marketing ?

Génial concert hier soir, à l’occasion du 60è anniversaire de la Maison de la Culture et des Loisirs du quartier Saint Marcel. Le groupe Louis Ville nous a offert des compositions personnelles engagées, aux accents de Tom Waits.

Elitiste ? On aurait pu le croire au vu du petit public attiré par cet évènement : quelques dizaines de personnes qui semblaient faire partie des habitués. A la limite, la seconde partie comportant des reprises de Léo Ferré exigeait un minimum de concentration. Mais on n’était pas en train de discuter de la 6è ligne de la 1258è page des Mémoires d’Outre Tombe !

Alors pourquoi si peu de monde ? Etait-ce le méga concert gratuit de Montigny ? N’y a-t-il plus de jeunes à Metz ? Plus personne qui n’ait envie de découvrir d’autres sons ? Ou bien la culture est-elle si précieuse qu’il faut éviter de la partager ? Et si, simplement, le public manquait d’informations ?

Un certain nombre de personnes avaient remarqué cette faible affluence. « Pourtant » s’exclamaient-ils, « nous en avions parlé à la presse, à Bleu Lorraine et la télé ! »

Je ne suis expert ni en diffusion de la culture, ni en buzz, mais cette réflexion m’a interpellé. Et soulève bien des questions. A qui s’adresse la culture ? Quelle culture ? Pour quoi en faire ?

Je ne parle pas de Culture avec un grand Q comme dans « Centre Pompidou de Metz », « Opéra », « film tourné dans un pays dont personne ne connaît le nom et qui montre un flocon de neige qui fond ». Je parle de culture « populaire » au sens propre du terme, de toute la créativité, des idées, des sensations qui émanent d’artistes qui ont les pieds sur terre.

Cette culture s’adresse à tous, sans prétention mais sans sombrer dans le « fast-idée » prêt à oublier. Aujourd’hui, trouver ces manifestations à Metz relève du jeu de piste. « Oui mais c’est écrit dans le journal », me direz-vous. Je ne lis pas la presse écrite régionale. Ni le temps, ni l’envie. Cela ne correspond pas à mon mode de vie. Et au vôtre ? A celui du public visé par ce genre de concert, par exemple ? Il me semble que non.

Comment faire, donc ? Compter sur le bouche à oreille ? Insuffisant à mon avis. Créer un hebdo papier, comme le Petit Bulletin de Grenoble ? Bonne idée ! Mais Cela implique quand même des coûts importants (impression, distribution...). Public jeune, technophile, vous me suivez ? Internet bien sûr.

Créer un site ne suffit pas, aussi bien conçu soit-il. Même en mettant des fils RSS à disposition. Il faut penser référencement et surtout réseau. Voire plate-forme commune. Tout-metz.com tente de rassembler ce type d’actualité, mais on n’y trouve pas encore tous les petits évènements qui font la richesse d’un paysage culturel.

C’est donc d’un travail de communication quotidien que les associations et créa-ctifs auraient besoin. Un accompagnement dans l’évolution des canaux médiatiques, du public. Faut-il financer un conseiller marketing pour chaque association ? Pas sûr que les finances locales y survivent. Compter sur une association spécialisée ? Pourquoi pas.

Ou alors, en dernier recours, compter sur... vous et moi ! Le principe du fameux/fumeux web 2.0 est le « contenu généré par l’utilisateur ». Cette autre voie pourrait donc passer par la voix du journaliste blogger qui sommeille en chacun de nous. A chaque membre d’association, à chaque spectateur serait acteur dans la diffusion et le relais de l’information. Un rêve ? Peut-être. Mais après tout, la culture est l’affaire de tous...

2 commentaires:

  1. Et pourquoi ne proposerais-tu pas tes services à tout-metz.com ? Tu pistes les sorties et tu les testes, tu écris des articles et tu rencontres de jolies passionnées comme toi ;o)
    Profite bien de ces super sorties, quand tu ne peux penser qu'à toi et ton plaisir Ahhhhhhh c'était le bon vieux temps ;o)
    bisous
    Clochette maman d'un p'tit bout de 7 mois

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  2. Il y a toujours une raison à une faible affluence pour un évènement culturel.

    date mal calée, évènement concurrent, lieu retenu, prix des places...

    il y a aussi ceux qui sont au début du chemin de leur "groupe", et pour se faire connaître doivent enchaîner les spectacles, même à vide, pour qu'à force de notoriété, l'audience enfin se présente fidèlement.

    Mais au final, c'est la communication qui joue un rôle déterminant.

    Les vieux reflexes du papier ont la vie dure.

    Petit à petit l'idée fait son chemin qu'il est possible, pour chaque artiste, d'apparaître bien positionné dans les résultats de recherche, parfois même devant les plus grands.

    C'est la promesse du média internet : chacun pourra y avoir son heure de gloire. Ce n'est qu'une question de volonté.

    pour info, tout-metz.com ouvre ses portes aux chroniqueurs passionnés ;-)

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